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Vivre les principes du tai chi chuan au quotidien

quotidien tai chi chuan

Infiltrer le quotidien

Le tai chi chuan comprend de multiples facettes : de la gymnastique douce à l’art de combat en passant par le qi gong. Cet art se transforme en voie lorsqu’il révèle des applications possibles dans l’existence de tous les jours. La pratique n’est plus alors enclavée, circonscrite à l’intérieur de l’espace-temps de l’entraînement. Elle infiltre le quotidien et imperceptiblement, progressivement, s’installe dans le domaine de l’ordinaire. Ce transfert, cette diffusion dans la vie quotidienne ne résulte pas d’une décision, elle s’effectue spontanément, graduellement.

Ni surhomme, ni wonder woman

Le débutant, trop souvent, idéalise le tai chi chuan. Les médias mettent en scène des prouesses extraordinaires effectuées grâce à la maîtrise de l’énergie. L’efficience réelle se situe pourtant sur un tout autre plan. Ni surhomme, ni wonder woman, le pratiquant de la boxe du faîte suprême se contente d’actualiser ses potentialités, d’exploiter ses ressources cachées, de révéler ce qui, depuis toujours, est présent au plus profond de lui-même.

L’authenticité de la pratique

L’authenticité de la pratique, pour moi, ne se trouve ni dans le rattachement à une généalogie généralement fantaisiste, ni dans l’appartenance à un courant soi-disant secret. Elle me semble relever d’une manière de pratiquer la forme qui vise à la redécouverte d’une disposition kinesthésique universelle. J’ai souvent insisté sur le fait que les formes ne sont pas un objectif mais un moyen. En effet, je pense que l’exercice quotidien en tai chi chuan n’a pas pour objet l’intériorisation d’une norme mais la redécouverte et l’actualisation de la plus grande gamme possible de capacités gestuelles, sensitives et attentionnelles.

Être un augmentateur

L’expérience m’a montré que la transmission d’une telle voie demande plus qu’une connaissance approfondie du sujet. Elle réclame une puissance personnelle. Il ne suffit pas de transmettre un témoin comme dans une course relais. Le transmetteur se doit d’être un augmentateur. Il a le devoir non seulement de ré-appropriation, mais aussi de fructification du dépôt reçu. Il doit non seulement faire sien mais aussi y mettre du sien.

Édito revu Espace Taiji n° 90 (1ère partie)

Crédit photo : Thomas Hie