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L’esprit du tai chi chuan

Bob Klein ne s’attarde pas sur les aspects formels de cet art. Il se concentre essentiellement sur ses aspects pratiques et spirituels. Il étudie ainsi l’évolution de la conscience de l’étudiant, les méthodes d’éveil proposées au professeur ainsi que l’application des principes du Tai Chi Chuan à la vie quotidienne 4ème de couverture.

Extrait pp. 24-30

Pour l’aider à s’enraciner réellement, le professeur corrige sans cesse la posture de l’élève, jusqu’à ce que celui-ci sente son poids couler à travers ses pieds (…) L’enracinement permet d’accueillir une force, puis de l’utiliser. En offrant une base élastique à la partie supérieure du corps, les jambes agissent comme des absorbeurs de chocs (…)

Le pouvoir développé par l’enracinement est intimement lié à la respiration. Toutes les traditions spirituelles considèrent cette dernière comme une clé fondamentale du développement personnel (…)

Le tai chi chuan constitue une leçon de vie. Nous savons que nous sommes vivants, mais nous ne le sentons pas réellement. Cette technique chinoise ancestrale réveille chaque cellule de notre corps et rétablit le contact avec la Terre. Se relier à la Terre, c’est devenir une partie d’elle-même, donc communiquer avec l’ensemble de la vie.

Nos racines s’entremêlent alors avec celles de tous les humains et de toutes les créatures terrestres. Ne pensez pas qu’il s’agisse d’une métaphore ! Nous avons été habitués à ne percevoir qu’une partie du monde, que nous appelons réalité. Or, il existe d’autres manières tout aussi réelles, d’appréhender le monde. Le tai chi nous ouvre la porte de ces perceptions – de ces autres mondes, car il est par-dessus tout un moyen de nous débarrasser de notre programmation réductrice (…)

La Forme nous relie à la Terre. Elle commence par unifier toutes les parties du corps en un flot de mouvements. Les gestes des bras et des jambes répercutent ceux des hanches et du buste en une vague de moments physiques. Les bras se meuvent comme s’ils étaient de longs ballons flottant dans l’air. Ils glissent avec le corps lorsque celui-ci se déplace. (…) Toutes les parties du corps fonctionnent en continuité à partir d’un mécanisme situé en son centre (…)

La Forme semble se réaliser d’elle-même, automatiquement, tirer d’une force extérieure une puissance toujours renouvelée. Le pratiquant n’a pas l’impression que le mouvement vient de lui-même. Il lui semble que la Forme agit seule, sans intention consciente de sa part. Son attention n’est plus séparée de son corps, elle ne dirige plus ses actes mais suit tranquillement le mouvement. La respiration s’écoule et revient en s’harmonisant parfaitement aux gestes.

Le corps en tous ses éléments, l’attention, le mouvement et la respiration se sont alliés, coulés en une unité. Il est devenu impossible de distinguer un élément de soi-même d’un autre ; ils ne constituent plus qu’une seule et même force : le chi. C’est l’Esprit du Corps qui dirige le chi.

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