Eric Caulier

Le coq d’or se tient sur une patte – Forme des 10 Yang

« Le coq d’or se tient sur une patte » est un mouvement qui améliore notablement l’équilibre. La référence à l’alchimie est évidente. Dans les formes longues de tai chi chuan, « le coq d’or se tient sur une patte » suit en général « le serpent qui rampe ». Le serpent symbolise les énergies de la Terre et le coq celles du Ciel. La pratique montre de manière évidente comment réunir ces deux types d’énergie.

         

Le coq d’or se tient sur une patte : introduction

Le débutant pratique d’abord chaque technique séparément. Il commence par l’ouverture. Celle-ci s’effectue pied parallèle à la largeur des épaules, jambes et bras naturellement tendus (posture wuji). Il monte ensuite les bras à la hauteur des épaules. Puis, il fléchit les jambes et les bras de manière coordonnée (ouverture du taiji). L’étudiant ouvre le pied d’appui en pivotant sur le talon et imagine qu’il s’appuie avec la main, paume tournée vers la terre. Il monte l’autre jambe comme s’il donnait un coup de genou. Le bras monte simultanément avec le coude au-dessus de la cuisse. L’index de la main la plus haute se trouve à hauteur de la racine du nez. La fermeture se fait en ramenant les deux mains à hauteur des épaules. Puis, les jambes se tendent en laissant redescendre les bras (retour à la posture wuji).

Le coq d’or se tient sur une patte : compléments

Dans un premier temps, l’élève pratique un côté à la fois. Il répète par exemple huit fois le coq d’or à gauche, puis huit fois le coq d’or à droite. Plus tard, il pourra pratiquer huit fois le coq d’or à gauche et à droite. Lorsque l’étudiant s’est familiarisé avec chaque technique de l’enchaînement des 10 postures, il est prêt  à relier les différentes techniques entre elles. Cette manière de faire est à la fois très traditionnelle et très scientifique.

Elle est pourtant très peu utilisée. La plupart des élèves étudient le tai chi chuan en copiant le professeur dans une succession de mouvements longue et complexe. Les résultats de cette approche populaire – apprentissage dans les parcs en Chine – sont plutôt limités. J’ai rencontré beaucoup de personnes qui ont décroché sans avoir vraiment ressenti ce qu’était le tai chi chuan.

En pratiquant chaque technique séparément, l’élève intègre chaque étape. Le professeur peut veiller aux bons alignements corporels. Le débutant peut rapidement se détendre, ressentir le flux et méditer en mouvement. L’étudiant apprend ainsi avec plaisir.

J’invite mes élèves à percevoir séparément diverses dynamiques : appui dans le sol, traction à partir du sommet du crâne, mouvements inverses (monter-descendre) des côtés droit et gauche du corps. Ensuite, je combine plusieurs dynamiques entre elles jusqu’à les intégrer toutes. A la fin la conscience du corps et de l’espace environnant s’est accrue de manière exponentielle. On peut aussi imaginer un fil reliant le coude et le genou : le coude tire pour faire monter le genou. On peut, d’autre part imaginer un petit bâton entre le genou et le coude qui monte. Le genou pousse alors le coude. Ces exercices participent d’une sorte d’éducation à la perception.

Pour approfondir

Crédit photo : Almereca

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