Eric Caulier

TAIJI QUAN art martial, technique de longue vie – Catherine Despeux

Le Taiji quan est à la fois un art martial et une technique de longue vie. Catherine Despeux nous le démontre dans cet ouvrage majeur.
C’est le premier livre que j’ai lu sur le Taiji quan. En le parcourant, j’ai eu l’intuition folle que j’irais un jour étudier en Chine les différents styles présentés. Quelques années après, à la fin des années 1980, mon rêve a commencé à se réaliser.
Vingt-cinq ans plus tard, Catherine Despeux faisait partie du jury lors de la soutenance de ma thèse en anthropologie à l’Université de Nice Sophia Antipolis.

TAIJI QUAN, art martial, technique de longue vie est sorti chez Guy Trédaniel (Paris, 1981).

Introduction

Dans la tradition chinoise, la force guerrière n’est pas tant destinée à attaquer, qu’à se défendre et à instaurer la « grande paix (taiping) », un thème que l’on retrouve tout au long de l’histoire de l’empire p. 9.

Par ailleurs, cet art martial faisant usage et développant une énergie intérieure par un travail du souffle, s’apparente aux techniques taoïstes de longévité et est aussi considéré comme un art de longue vie p. 11.

Taiji et Taiji quan

Le terme Taiji quan signifie littéralement « art de combat du Taiji » (…) les principes fondamentaux sont liés aux notions de Taiji, Yin Yang, cinq éléments et huit trigrammes p. 39.

Le Taiji est l’unité suprême, le principe premier qui régit l’univers et préside à l’union du Yin et du Yang. (…) Ce terme apparaît pour la première fois dans le Livre des mutations (Yijing) (VIe-Ve siècle av. J.C.) p. 39.

Ainsi le Taiji est-il l’un des systèmes de représentations applicables dans tous les domaines. L’univers est un Taiji, mais le corps humain est aussi un Taiji.
Cette idée joue un grand rôle dans la pratique du Taiji quan, lors de laquelle le pratiquant s’efforce d’harmoniser le petit univers qu’est son corps tout en s’accordant à l’harmonie générale de l’univers pp. 50-51.

Taiji quan art de longue vie

Dans le travail préliminaire, les maîtres font souvent faire des exercices isolés empruntés au daoyin, c’est-à-dire aux techniques d’assouplissement (…). Quant au travail du souffle intérieur, il est inspiré des exercices d’alchimie intérieure (neidan) p. 59.

Les maîtres de Taiji quan décrivent les exercices psychophysiologiques en faisant largement usage du vocabulaire taoïste et notamment celui de « l’alchimie intérieure » (neidan) p. 63.

Divers processus mentaux vont être utilisés afin de provoquer des effets physiologiques bien définis. Là encore, c’est le yi, la pensée créatrice qui va jouer le rôle déterminant p. 64.

Cette circulation en anneau est ici semblable à celle décrite par les textes alchimiques (…) p. 68.
Une autre circulation du souffle pratiquée par les maîtres inclut les membres p. 70.

Dans le Taij quan, tout mouvement part du coeur et est dirigé par la pensée créatrice (…). La pensée créatrice sert de lien entre le corps et l’esprit (…). La pensée créatrice est à la fois une intention précise et une représentation, une image formée dans le coeur p. 73.

Lorsqu’il y a coïncidence de plus en plus parfaite entre l’exécution d’un mouvement et l’émission par le coeur de sa représentation mentale (…) l’adepte n’est plus troublé de l’extérieur, son énergie spirituelle est concentrée. Il n’a plus la volonté de se mouvoir selon un schème défini, mais répond instantanément et spontanément aux diverses circonstances, les mouvements exécutés n’étant plus forcément ceux du Taiji quan p. 74.

Le Taiji quan art martial

Il faut d’ailleurs préciser que la notion de combat en Chine ne se réduit pas à l’idée de lutte contre un adversaire réel, mais englobe aussi bien les combats contre les démons (tels que ceux engagés lors de rituels d’exorcismes), contre les tendances profondes, contre tout obstacle rencontré dans son existence p. 77.

Les maîtres définissent le jing comme la manifestation du « souffle véritable » sous sa forme dynamique. Ils établissent donc une distinction entre le souffle, élément circulant dans le corps et la force issue de ce souffle p. 78.

Le jing est conçu dans le Taiji quan comme une force enroulée, force de repli et de déploiement, fine et ininterrompue p. 79. 

Catherine Despeux décrit les nombreuses formes de force intérieure. Elle présente ensuite les principaux traités, les principes de base et plusieurs formes.

Retrouvez l’ouvrage de Catherine Despeux ici

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