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La racine du léger – Taiji Quan et Système nerveux

La racine du léger : en quelques mots Claude Pernice décrit l’objectif du taiji quan. Dans cet ouvrage édité chez You Feng en 2007, l’auteur nous offre un double éclairage. Il conjugue la vision poétique et l’approche scientifique. Docteur en médecine et acupuncteur, il pratique du taiji quan.

La racine du léger - Claude Pernice

 

Introduction

Je dis parfois que j’ai plus appris sur l’acupuncture en deux ans de taiji quan qu’en dix ans d’études, de recherches et de conférences. Même si ce sont ces derniers qui, justement, ont permis à cet apprentissage de s’épanouir ainsi p. V.

Si le système nerveux fonctionne selon les bases mêmes du taiji, le taiji quan constitue une méthode d’éducation de choix de celui-ci, et par son intermédiaire, de tout notre corps et de notre psychisme p. VIII.

Les bases : du Taiji au Taiji Quan

Le yin et le yang sont bien opposés, complémentaires et de transformation réciproque au sein d’une même unité; mais seulement d’un point de vue statique. Sur le plan dynamique, puisque le peintre pose d’abord le noir, c’est le yin qui préexiste, la nuit noire et profonde, l’obscur inconnu qui nous habite et nous effraie (…). Le yang devient alors une propriété émergente p. 17.

(…) pratique, dont le corpus est constitué par une « éducation physique de la coordination moto-sensor-pneumo-corticale » (…) L’apprentissage imprègne donc tout l’art de vivre induit par cette technique. Ces exercices conduisent à des états de conscience « particuliers », ainsi qu’en témoignent les enregistrements électroencéphalographiques numérisés (…) pp. 70-71.

Cette augmentation des phénomènes perceptifs, conduit à un état d’éveil, qui inclut la sensibilité, la créativité et, à l’extrême, l’anxiété, un hyper-éveil ou encore un état extatique p. 78.

La pratique du  Taiji Quan semble mettre en jeu quatre types d’énergie :

  • l’énergie musculo-tendineuse (…).
  • l’énergie vasculaire (…).
  • l’énergie nerveuse (…).
  • enfin l’énergie mentale (…) pp. 80-81.

Le système nerveux sous le regard du Taiji

La pratique du Taiji Quan semble modifier, amplifier et affiner chacune des fonctions assignées à l’hémisphère droit, au moins pour elles-mêmes, et sans doute dans leurs articulations avec celles du gauche p. 189.

La pratique du Taiji Quan permet encore d’élargir cette palette : ses préoccupations, d’unité, de centre, de globalité introduisent des dimensions supplémentaires par l’acquisition d’une prise de conscience (…) par un jeu sur le rapport entre l’attention focalisée et l’attention généralisée. L’utilisation conjointe de ces deux types de vigilance, repousse les limites des possibilités de l’organisme humain à l’infini. Cette éducation semble ainsi illimitée p. 201.

(…) on peut penser que le Taiji Quan modifie le contenu de nos émotions et notre rapport avec elles. Sa pratique conduit à une relation au présent toute particulière, qui est tout simplement le fruit de la conjonction, de la coordination et de la convergence de trois aspects concrets de la vie au quotidien : le geste, la respiration et la pensée. Or ce type de sensation est caractéristique des états d’hypnose légère telle que l’envisage Erickson. Ce qui veut dire que le Taiji Quan n’est pas sans relation avec les fonctions automatiques et/ou les états modifiés de conscience p. 202

Les interactions du Taiji Quan et du système nerveux : au-delà du holisme

C’est en se concentrant sur l’infiniment petit de la perception que l’attention au niveau purement physique s’acquiert le plus facilement. C’est aussi dans l’intensité de cette perception que l’attention se renforce et semble franchir un seuil qui la transforme et l’inscrit dans nos fibres musculaires. (…) Ce souvenir est plus facilement perçu s’il est accompagné d’un état modifié de la conscience. Il semble que ce soit par ce biais que l’on puisse lier attention et mémoire p. 259.

Mais ce travail de Taiji Quan ne développe pas seulement la mémoire au sens où on l’entend habituellement. (…) Il existe une autre forme de mémoire que l’on pourrait qualifier de stéréognosique, dans le sens où elle est très liée à l’espace. (…) Ce type de mémoire particulier, par son lien très fort avec la perception de l’espace, est donc développé par la pratique du Taiji Quan p. 259. 

Résumé

Nous pouvons esquisser ainsi une définition de la santé, qui ne serait rien d’autre que l’harmonisation des multiples rythmes de notre être : détente, respiration, mouvement et pensée. Ce qui est conforme aux principes de base du Taiji Quan (..) p. 298. 

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