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Tai chi : retour au Dao – Pays de la sérénité

Tai chi retour au Dao

Retour au Dao  : quête des taoïstes

Le taoïsme est né en Chine quelques siècles avant notre ère. Laozi et Zhuanzi sont en fait les représentants les plus célèbres de ce courant de sagesse. Quelques traités moins connus présentent notamment un ensemble d’exercices gymniques, respiratoires et spirituels.

Les traités de l’Art de l’esprit, rédigés environ trois siècles avant l’ère chrétienne, proposent des pratiques visant à convertir la force physique en énergie spirituelle. Ces écrits assez confidentiels témoignent néanmoins des modes opératoires des pratiques de soi en Chine. Qu’est-ce que le retour au Dao ? Un début de réponse nous est donné par le nom même de Laozi qui signifie « le vieil enfant ».

Retour au Dao par le tai chi

La pratique du tai chi commence tout d’abord par l’étude de formes. Ces ensembles de postures et de mouvements codifiés favorisent ainsi la circulation du souffle. Une circulation optimisée de l’énergie vitale améliore la santé et permet de mieux résister aux diverses agressions quotidiennes. Mieux-être et gestion du stress suffisent à la plupart des pratiquants.

Quelques-uns ressentent pourtant le besoin d’aller plus loin. En utilisant l’imagination active, ils prennent conscience du corps et par le corps. Ces élèves curieux explorent ainsi les liens entre fluidité des gestes et neuroplasticité.

Une minorité exigeante d’adeptes du tai chi est attirée par « le retour au Dao » étape ultime du cheminement taoïste. Cette étape apparaît souvent comme l’aboutissement d’une lente et longe transformation intérieure. Ce retour à la source passe finalement par l’allégement. En abandonnant ce qui nous entrave, on accouche ainsi de celui que l’on est. Le tai chi est un véhicule relativement efficace et sûr pour conduire le voyageur au « je suis ».

Entrer dans la sérénité

La satisfaction de nos désirs est autant de tentatives de complétude. Lorsque nos besoins de (re)connaissance sont assouvis, nous pouvons alors essayer de répondre à nos besoins de réalisation. La finalité de la réalisation est extrêmement simple : être en accord avec soi et en harmonie avec l’univers.

Quelques rares privilégiés trouvent spontanément l’accès à cette « Terre du Silence », à ce « Pays de la Sérénité ». La plupart, néanmoins, s’appuie sur des pratiques, suivent des voies.  Nombre de questeurs restent cependant prisonniers des formes. D’autres se complaisent dans le jeu de l’énergie et de la conscience.

Le mouvement continu du tai chi exige autant d’implication que de détachement. Il nous montre le chemin de la vraie liberté. Il nous entraîne jusqu’au faîte suprême, ce point d’enchantement, ce pôle où les réalités et les mondes s’assemblent. L’adepte placé dans l’axe de l’Être plonge dans la sérénité. Il découvre son insoutenable légèreté. En s’en éloignant, il expérimente en outre la lourdeur aliénante des périphéries formelles conditionnantes.

Passages secrets du temps

En ce point sublime, le haut et le bas, le réel et l’imaginaire, le passé et le futur coexistent. La maîtrise du tai chi, c’est finalement la capacité de se placer en ce point. Là, les opposés deviennent complémentaires, les passages secrets du temps s’ouvrent. Plus concrètement, le maître transforme le temps ordinaire en rencontre sensorielle, informationnelle, existentielle. Comment opère-t-il ? Il étire le temps. Dans toutes les disciplines, un bon enseignant a par ailleurs développé cette capacité de suspendre le temps. C’est dans ce temps dilaté que surgissent les prémices de l’individuation.

Pour aller plus loin : Taijiquan : une voie vers la sérénité

Article corrélé : Expérimenter une écologie de la vie par le tai chi chuan

Crédit photo : Almereca