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Poussée des mains et mains collantes en tai chi

Poussée des mains

La poussée des mains désigne une pratique avec partenaire tout à fait spécifique du tai chi chuan. Également appelée « mains collantes », cette pratique consiste à suivre son partenaire comme sa propre ombre, sans lui offrir la moindre résistance. Ces exercices, codifiés et libres, se présentent comme une danse favorisant la plus grande harmonie entre les deux partenaires. Chacun existe pleinement, tout en générant une sorte de « troisième corps ». Au niveau physique aussi bien qu’au niveau intentionnel, il n’y a ni opposition, ni fusion. Les deux partenaires forment véritablement un « tai chi » au sein duquel communie le yin et le yang.

De la poussée des mains aux mains collantes

Les débutants entrent en contact au niveau musculaire. Un premier pas est franchi lorsqu’ils se connectent avec leur structure squelettique. Après quelques temps d’exercices réguliers, la liaison devient organique, le flux (énergie) de l’autre est perçu, assimilé, transformé, réutilisé. Les pratiquants avancés devinent la moindre intention de leur partenaire avant que celui-ci n’ait effectué le moindre micro mouvement extérieur. L’empathie est alors à son comble. À ce niveau l’adepte développe la capacité de se mettre à la place de l’autre en ressentant ce qu’il éprouve. Il entre dans un état où il est à la fois lui-même et l’autre. En percevant les moindres variations d’énergie de l’autre de « l’intérieur », l’adepte perçoit l’amorce des gestes de son partenaire à leur source, au niveau même de l’intention qui les fait naître.  Les enseignants de l’École Eric Caulier sont tous formés à la pratique des mains collantes. Celui-ci privilégie l’approche sensitive.

De la co-naissance à la co-croissance

La poussée des mains apprend l’écoute de soi et de l’autre. Elle favorise la compréhension. Les mains et les avant-bras du débutant sont semblables à du bois (mort). Au fur et à mesure de la pratique des diverses facettes du tai chi, le corps entier s’anime. Le souffle qui y circule et la conscience qui s’éveille permettent de ressentir et d’émettre l’énergie à partir de chaque partie du corps.

Les mains collantes apprennent à suivre l’autre, elles exercent les énergies de « coller » et d' »adhérer ». Elles deviennent ainsi progressivement une pratique de méditation à deux. Chacun fait finalement percevoir à son partenaire les noeuds et les trous au niveau de son corps, de sa perception et de sa conscience.

En passant de la poussée des mains aux mains collantes, le pratiquant abandonne l’approche frontale pour privilégier l’approche de biais. L’intégration de cette approche lui évite en outre nombre de conflits dans sa vie quotidienne.  En faisant l’expérience extraordinairement constructive de la circulation de l’énergie avec différents partenaires, l’adepte favorise par ailleurs la coopération avec les autres et avec l’environnement.

Pratique des mains collantes

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Crédit photo : Almereca