Utopie fondatrice
La voie taoïste, comme d’autres traditions, prône en fait un retour à l’origine. Lorsqu’un groupe, se questionne sur son identité et ses objectifs, nombre de coachs proposent alors une reconnection avec l’utopie fondatrice. Notre École de tai chi chuan est membre du Centre d’Actualisation du Potentiel. L’utopie fondatrice du CAP est de permettre à chacun de ses membres de prendre conscience de ses ressources et de mieux les utiliser en adéquation avec le contexte.
Notre boîte à outils
À cette fin, nous utilisons donc différents outils. Nous avons ainsi développé au fil du temps une expérience assez étonnante de l’utilisation de ces outils dans divers domaines :
- santé
- bien-être au travail
- art de vie
- écologie
- gestion du stress
- ergonomie
Si le tai chi chuan (art de l’intégration) apparaît d’abord comme l’une de nos principales ressources, notre boîte à outils contient en réalité bien d’autres instruments :
- qigong (exercice du souffle)
- nei gong (oeuvre intérieur)
- xinyiquan (voie du corps et de l’esprit)
- baguazhang (art des métamorphoses)
- méditation (debout, assise, en mouvement)
Supports théoriques
Ces différentes pratiques constituent le neijia (arts internes) Pour voyager au cœur de ces arts, nous avons en outre recours aux récits (mythes, légendes, symboles). Ceux-ci stimulent l’imaginaire. Les discours explicatifs, quant à eux, nous permettent de mieux comprendre les processus mis en jeu.
Nous empruntons d’une part aux anciennes traditions : taoïsme, chamanisme, alchimie. Nous nous référons d’autre part aux sciences les plus contemporaines : biomécanique, physiologie de la perception et de l’action, neurosciences.
Notre méthode se veut ainsi paradoxalement particulière et globale, essentielle et générique, singulière et universelle. Au fil du temps, nous avons accumulé une quantité impressionnante de matériaux. Notre souhait est de faciliter l’accessibilité à ce patrimoine. À la manière de Jean François Billeter, nous avons ainsi tenté de retraduire en mots simples ce vécu. Certaines notions des « textes classiques » sont soudain devenues plus abordables.
Dans le concret
Concrètement, nous déverrouillons les chaînes musculaires et articulaires. En rétablissant l’ancrage, nous favorisons la réinsertion dans le corps et dans la réalité. Avec la prise de conscience de notre axialité, notre corps retrouve sa fonction d’antenne réceptrice/émettrice. En bougeant en accord avec notre nature profonde, nous évitons les faux mouvements.
Nous diminuons la pression en sortant de l’espace-temps machinique pour retrouver la multidimensionnalité du réel. Nous utilisons une certaine approche de la poussée des mains pour cultiver l’empathie et retisser du lien. En nous réharmonisant avec nos rythmes profonds, nous retrouvons force et vigueur. Nous employons les clefs contenues dans les formes pour identifier et remédier aux effets pervers du stress, aux pertes de vitalité, aux déphasages en tout genre. Nous apprenons à utiliser des images/métaphores évocatrices – activatrices – transformatrices. L’exploration des interstices nous permet de retrouver des degrés de liberté inimaginables.
Descendre dans nos profondeurs
Nous sommes bien plus que ce que nous pensons. Ignorant nos propres pouvoirs, nous situons hors de nous l’objet de notre quête. Lorsque nous cessons d’imiter nos modèles pourtant utiles lors de l’apprentissage et que nous trouvons notre propre source, nos paroles/gestes/actes deviennent habités.
Apollonius de Tyane découvrit la table d’Émeraude dans un souterrain creusé sous une statue d’Hermès. L’approche proposée au CAP est de creuser sous l’apparence des choses. Nous accédons ainsi à des connaissances enfouies dans nos profondeurs mais aussi aux fondations de notre propre construction.
Parcours intiatique
Ce parcours est on ne peut plus actuel. C’est celui réalisé par Thomas Anderson – dans la trilogie Matrix – qui devient Neo (l’homme à nouveau). Neo est capable de douter, de remettre en cause ses croyances, de s’intéresser aux autres et de se sacrifier. Morpheus le guidera vers l’éveil en lui faisant découvrir la dimension intérieure des arts de combat. Les trois grandes scènes d’action du premier volet de la trilogie reprennent les trois grandes étapes de la maîtrise du tai chi chuan :
- acquisition du mouvement conscient
- faculté d’interpréter l’énergie de l’adversaire
- illumination/capacité de compréhension du Dao/Code des codes
Ce film nous montre avec une pertinence inégalée la transformation de l’extrême lenteur en extrême vitesse. Il nous fait percevoir la convertibilité de l’immobilité en mobilité et réciproquement. Les images nous font littéralement entrer dans ce temps suspendu.
Édito revu Espace Taiji n°87