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Le Wudang Shan – Histoire des récits fondateurs -Pierre-Henry De Bruyn

wudang

Introduction

Le massif du Wudang (ou du « Parfait guerrier ») est situé dans le nord-est de la province chinoise du Hubei. (…)

Aux frontières de l’histoire et du mythe, cet endroit mystérieux, traditionnellement présenté comme étant le berceau du Taijiquan, est un centre sacré du taoïsme dont l’importance culturelle en a fait aujourd’hui un site protégé par l’Unesco.

La recherche scientifique menée par P.H. de Bryn permet de mieux cerner les différentes forces qui ont contribué, au fil des siècles, à forger le prestige de ce lieu saint.

Extrait p. 378-380

Le Wudang shan est aujourd’hui célèbre dans la mentalité populaire chinoise pas tellement pour les monographies écrites à son sujet ou les pèlerinages qui y convergent mais surtout parce qu’il est le lieu légendaire où serait né le Taiji quan. Or si on essaye de faire l’histoire de cette pratique, une observation s’impose d’emblée : celle d’un divorce entre la légende et l’histoire.

La première allusion à une tradition d’arts martiaux propre au Wudang shan et la place que Zhang Sanfeng occuperait dans celle-ci n’apparaît que (…) dans un ouvrage du dix-huitième siècle (…).

De plus, « arts martiaux » ne veut pas dire nécessairement « Taiji quan ». Catherine Despeux a fait remarquer que « dans l’état actuel de nos connaissances, le terme de Taiji quan n’est attesté par écrit qu’à la fin du XIXe siècle ». Elle explique également que d’après la tradition de la famille Chen, ce serait leur ancêtre Chen Wanting qui était à l’origine du Taijiquan. Celui-ci naquit à la fin des Ming. (…)

Mais Catherine Despeux fait remarquer qu’ « il est curieux que cette création coïncide avec la chute des Ming et l’avénement des Qing. On peut penser que ce fut là l’occasion de la création d’une société secrète ayant pour but la restauration des Ming, société dont Chen Wangting aurait été le chef ou l’un des membres principaux. »

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